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Vacances

Nouveauté : Summer camp à Sommières

C’est dans un lieu idyllique, une demeure du XVIIIe siècle, entourée d’un parc de 2 hectares au cœur de la veille ville de Sommières, que se tient du 22 au 27 août le « Summer Camp ». Quarante-cinq jeunes, ayant fait le «Tour de France Républicain » depuis 2015, se retrouvent là pour échanger et consolider leurs projets citoyens. Ils peuvent ainsi « les tester, voir leur pertinence » souligne Guillaume, coordinateur des actions éducatives à la Ligue 13, qui leur a inculqué, durant ce séjour, la méthodologie de projet et la menée de réunion. 
Les domaines dans lesquels les projets des jeunes s’inscrivent sont : la vidéo comme outil de témoignage des jeunes des quartiers nord, le tri des déchets, le lien entre les quartiers à Marseille, le devoir de mémoire à travers les mangas et la solidarité internationale.
Les journées des jeunes participants au « Summer Camp », issus majoritairement des quartiers prioritaires de la ville, sont très organisées et balisées. Le matin, l’équipe pédagogique leur propose des ateliers de méthodologie et communication de groupe en rapport avec leur demande et besoins. L’après-midi, place au travail en groupe autour du projet qu’ils ont choisi de développer durant l’année scolaire à venir. En fin d’après-midi, c’est le moment des loisirs, de la détente, après une journée bien remplie.
Mathis, 14 ans, a participé récemment au Tour de France Républicain et a été marqué, lors de son passage à Strasbourg, au Parlement européen, par le thème de l’abstention des jeunes. Pour y remédier, son groupe présent dans la capitale alsacienne, a proposé le vote à partir de 16 ans et la présentation des programmes des candidats sur les réseaux sociaux. « Il n’y a pas que l’Etat qui s’occupe des lois » avance Mathis.
Pour Ilyes, dont le projet est de briser les barrières entre les quartiers nord et sud de la cité phocéenne, le « Summer Camp » est un lieu où « on apprend à travailler en collectif, à vivre en collectif ». Et de donner des exemples d’intervention qui pourraient voir le jour pour rapprocher les habitants de Marseille : organiser des sorties entre les quartiers, inviter des jeunes de la cité Félix Pyat à visiter le Musée des Enfants, faire des projections de films en plein air, dans le sud et le nord de la ville, afin de favoriser le mélange des publics.
Le projet du groupe de Mathis au « Summer Camp » concerne le ramassage et le tri des déchets, d’abord dans les quartiers nord avant de se déployer sur les plages et autres terrains de la ville.
Sylvain, directeur du séjour, souligne aussi l’importance pour ces jeunes de se créer un réseau, de s’entraider, se soutenir pour faire aboutir leurs projets immédiats mais aussi futurs. Le « Summer camp » remplit parfaitement ces objectifs.
Laura, médiatrice numérique à la Ligue 13, anime un atelier sur « Les inégalités de genre ». Elle privilégie le débat, l’échange afin de « construire une société différente avec plus d’inclusion, plus de respect des droits et libertés de tous et toutes ». Relevant « beaucoup de stéréotypes » lors de son atelier, elle a noté toutefois que les participants « sont prêts à changer d’avis, à écouter l’opinion des autres ».
Parmi les projets phares, qui ont vu le jour suite au « Tour de France Républicain » de 2016, le Conseil Municipal des Jeunes (CMJ). Ses conseillers et conseillères ont été fraichement élus.
Pour Guillaume, l’un des intervenants durant ce séjour à Sommières, il est primordial que les jeunes impliqués dans ces projets apprennent « la gestion de la frustration. On veut marcher sur la lune et au final on fera une soirée astronomique » en raison des contraintes qu’on peut rencontrer lors de la réalisation du projet.
Sylvain, véritable « chef d’orchestre » du séjour, résume bien l’apport de son équipe aux jeunes participants : « Nous faisons tout pour les accompagner sans faire à leur place ».
Pour Mélissa et Médina, 16 ans, du groupe « Solidarité Internationale », leur « Tour de France Républicain » et le séjour à Sommières ont donné des ailes à leurs inspirations citoyennes et projets personnels. L’une n’exclut pas un engagement politique plus tard avec une sensibilité particulière aux sujets qui touchent le racisme, l’ayant elle-même éprouvé. Tant dis que l’autre, elle se voit bien mener des combats contre les féminicides et le sexisme.
Tandis que les différents groupes sont concentrés sur leurs projets, autour de tables, à l’ombre des arbres qui peuplent ce magnifique jardin du Cart, lieu d’hébergement et de travail pour les participants au « Summer Camp », Sylvain me glisse satisfait « C’est un groupe adorable, ils travaillent, ils sont contents d’être ici. Epanouis ! ».

Article David HACCOUN, reporter pour la Ligue de l'enseignement - Fédération des Bouches-du-Rhône