Temps périscolaires
Un jardin dans mon école !
C’est à l’école élémentaire Saint Louis le Rove que nous vous emmenons aujourd’hui, plus exactement dans son jardin ! C’est là, dans ce petit espace vert délimité, entre l’école, la mer et la cité que Elise, Stéphane et Némo, bénévoles pour l’association « Cultivons ! » accueillent les élèves volontaires dans le cadre des TAP pour imaginer et entretenir le jardin de l’école.
Un projet initié en septembre 2016 qui a depuis fait son chemin, puisque le jardin compte désormais bon nombre de plantes, d’herbes aromatiques et de légumes ! Fèves, haricots, lentilles, radis, poivrons, tous s’épanouissent grâce aux bons soins des enfants qui viennent tous les jeudi après-midi s’en occuper avec les trois bénévoles.
« Lorsque nous sommes arrivés ici il n’y avait rien » explique Elise. « Notre objectif était de créer un jardin pédagogique en utilisant le maximum de plantes locales et en faisant de la récup’ avec tout ce qu’on a ici. On privilégie les plantes utiles pour la cuisine pour créer un lien avec l’alimentation auprès des élèves ! » Si certains plants sont achetés, la plupart de ce qu’on trouve ici a été récupéré et vient de la région. Le thym par exemple, grande fierté des petits jardiniers, a été cueilli dans le Luberon. Les tuiles utilisées pour délimiter les plantations, matériaux très répandu à l’Estaque, viennent aussi du coin !
Ici la nature est libre, c’est un jardin vivant et sauvage créé à partir des idées des enfants. « On essaye vraiment de valoriser leur travail, leur autonomie. On met l’accent sur le relationnel et l’expérimentation. » Le jardin est ici vu comme un lieu d’expériences botaniques et d’échange. Les petits jardiniers s’organisent pour se répartir les tâches et récolter ensemble le fruit de leur labeur. Prisca et Nelson fabriquent un ciment à base d’eau et de terre pour consolider les tuiles qui entourent les poivrons, tandis que d’autres nourrissent Emily, Flash, Abdel-Salem et Ponyo les quatre poissons du petit bassin. Certains déterrent les radis, d’autres érigent pendant ce temps une « tour à patates » en empilant des pneus. A l’entrée du jardin, une structure en cannes s’élève : c’est l’œuvre du jeune Arda qui a construit ce mur il y’ a plus d’un an en scellant les cannes avec du torchis. « C’est de là que vient « la méthode Arda ! » explique Elise. Mais le jardin, ce n’est pas seulement du « végétal », c’est aussi un lieu d’accueil et de refuge pour les petites bêtes qui y vivent ! Ils font partie du jardin et sont ici chez eux.
« Quand on est arrivés, les enfants étaient un peu comme des herbes folles et on a remarqué au fil des mois que le jardin aide beaucoup à les canaliser. » En effet, les enfants sont très concentrés sur leur tâche. Les gestes sont précis, appliqués. « Ce que j’aime, c’est que c’est la nature qui nous fait vivre, qui prend soin de nous... Alors j’ai envie de prendre soin d’elle aussi. Moi j’habite dans les bâtiments, je n’ai pas de jardin... Et ce que j’aime, c’est qu’on se construit nous-même notre nourriture ! », confie Prisca en étalant son ciment fait maison. Nelson, qui l’assiste dans sa tâche ajoute « Moi non plus je n’ai pas de jardin chez moi. Mais j’adore les jardins, c’est devenu ma passion. J’aimerais bien en avoir un plus tard ! »
Après la récolte vient le moment de laver et trier les radis. La fierté de les avoir fait pousser, de les voir être devenu si beaux grâce à leurs soins se lit dans les yeux des enfants, et leurs mains se tendent avec enthousiasme pour qu’ils soient pris en photo !
La dernière étape de cette après-midi est de semer des graines de basilic dans des petits pots en terre. Elise leur montre comment faire et chacun sème à son tour... Nous sommes à la veille des vacances scolaires, et ce soir les enfants repartiront avec une petite botte de radis et un semis de basilic pour pouvoir l’arroser chez eux pendant que l’école sera fermée et le jardin inaccessible.
« Notre souci, c’est que bientôt, d’ici la fin de l’année scolaire les TAP qui avaient lieu le mardi et jeudi après-midi vont s’arrêter ... Donc on ne sait pas encore ce que le jardin va devenir. Ce serait vraiment dommage de le laisser à l’abandon. » Nous sommes ici au sein de l’école, et pourtant un peu à l’écart. Le jardin permet aux enfants d’être dans l’apprentissage en passant par l’expérience, de pouvoir créer une œuvre collective tout en étant sensibilisés aux thématiques liées à l’environnement, au vivant, à l’alimentation. « Dans ce cadre, il n’y a pas de notion de compétitivité ou de résultats comme dans la classe. On essaye de fonctionner autrement avec eux. C’est important de mêler l’éducation nationale avec ces temps où on n’est pas notés, où on travaille tous ensemble. »