L'Opéra municipal de Marseille fête cette année, ses 100 ans. Le centre social de l'Estaque Bassin de Séon a eu la chance, ce mardi 25 juin, de recevoir les artistes professionnels qui composent le chœur de l’Opéra de Marseille, pour un concert.

Il est 14h40 quand nous arrivons au centre social de l’Estaque Bassin de Séon. Nous sommes accueillis par Frahati qui nous remet des tickets. La salle polyvalente est déjà installée. Ève enjouée à l’idée que cela commence déclare « J'aime beaucoup l'opéra ça promet d'être quelque chose de spécial ». À l’intérieur, les chanteurs sont prêts. Ils sont une trentaine. Nous faisons la connaissances de Guillaume SCHMITT, responsable de la mission des relations extérieures et de l’action culturelle à l’Opéra :

« L’opéra de Marseille est un service public à part entière donc on a une mission de service public à remplir qui est de permettre au plus grand nombre d’avoir accès à la culture et d’aller vers ceux qui ne peuvent plus venir momentanément à l’Opéra. Donc, on va donner des concerts aux Baumettes, dans les maisons de retraites, dans les hôpitaux et cette saison à la demande de Monsieur Jean-Marc COPOLLA, adjoint au Maire et délégué à la culture, il y a eu un souhait d’aller également vers les centres sociaux marseillais. Cette année, c’est la première fois que nous venons à l’Estaque et nous donnerons également un concert au centre social de la Capelette. En faisant cela, nous apportons de la musique, nous montrons que la musique est accessible à toutes et tous et que l’Opéra n’est pas un lieu réservé à une élite intellectuelle. L’Opéra de Marseille est populaire, cet après-midi nous sommes venus avec le chœur de l’Opéra dans sa totalité et on va vous interpréter un très beau concert avec des œuvres d’auteurs-compositeurs français. L’accompagnement aujourd’hui se fera au piano. »

Cette action culturelle, destinée à faire connaître la programmation de l’Opéra et du Théâtre de l’Odéon auprès de tous les publics favorise l’offre éducative et la sensibilisation à l’art lyrique et symphonique. C’est dans ce contexte, qu’un partenariat a été mis en place entre la Ligue de l'enseignement Fédération des Bouches-du-Rhône et l'Opéra géré par la Ville de Marseille. La représentation à laquelle nous allons assister dure environ 45 minutes. Laissez-nous vous en dire un peu plus sur les personnes qui composent le chœur. Nous sommes présentés au chef de chœur, Florent MAYET et Rémi CHIORBOLI, ténor. Tous deux se prêtent au jeu de nos questions avec beaucoup d’enthousiasme quand nous leur demandons : « Bonjour, pourriez-vous nous expliquer quel est votre rôle au sein de l’Opéra et vous, Rémi, pourriez-vous nous expliquer comment on devient ténor à l’Opéra ? »

« Bonjour, suis Florent MAYET, chef de chœur à l’Opéra. Notre mission dans l’année c’est de chanter dans le bâtiment pour les opéras qui sont donnés à cet endroit ; ma mission est de garantir la qualité vocale du chœur et d’accompagner son savoir-faire technique. »

« Je m’appelle Rémi, je fais partie du chœur en tant que ténor. Je participe aux concerts que nous donnons tout au long de l’année. Pour devenir ténor, il y a plusieurs parcours possibles. Ici, à l’Opéra c’est sur concours il faut passer une audition et convaincre le jury que nous sommes aptes à faire la mission au sein de l’Opéra de Marseille. Après bien sûr, il y a de nombreux cursus musicaux que l’on peut faire en amont. Pour les artistes de notre chœur, cela diffère beaucoup. Certains sont passés par le conservatoire, d’autres par des écoles privées. Mais quel que soit notre cursus, on ne peut pas échapper au concours d’entrée de l’Opéra. »

Jeanne demande « quels sont les instruments qui vous accompagnent ? ». Nous apprenons que le chœur de l’Opéra est "fixe", il se compose de 31 chanteuses et chanteurs professionnels et 2 chefs de chant. Ce sont des pianistes. À l’Opéra de Marseille, il y a deux forces musicales principales : l’orchestre et le chœur. Ce dernier mène un travail un peu particulier puisque les chanteurs sont aussi des acteurs lorsqu’il s’agit d’interpréter des œuvres telles que la Traviata. Chanteur à l’Opéra, c’est aussi avoir une bonne mémoire puisqu’il faut apprendre tous les Opéra par cœur !

Silence dans la salle, la représentation à laquelle nous allons assister va durer environ 45 minutes et proposera un florilège de chansons françaises composées entre la fin du 19e siècle et le début du 20e. Le chef de chœur lève les mains pour donner la mesure. Parmi les œuvres interprétées on entendra des textes de Jean RACINE, des mélodies de Maurice RAVEL ou encore Francis POULENC. À la fin de la représentation, une maman du centre est ravie « C'est l'occasion de découvrir l'Opéra sans se déplacer. Je n'ai jamais pu y aller, c'est super que notre centre social organise ça ! J’ai beaucoup aimé ce concert ».

La fin du concert se clôture autour d’un collation conviviale pendant laquelle nous échangeons avec un autre ténor, Arnaud. L’anecdote qu’il nous livre est plutôt atypique. Rien ne le destinait à devenir chanteur d’Opéra. Il nous explique que c’est un peu par hasard qu’il s’est retrouvé, lorsqu’il était plus jeune, à aller a des répétitions de chorale. Face à l’insistance de ses amis de l’époque, il finit par accepter de participer à une répétition. Depuis ce jour, il n’a plus jamais arrêté de chanter : « Tout le monde peut chanter, c’est à la portée de chacun car cela s’apprend. Alors si un jour vous en avez envie il faut essayer parce que les vibrations que procure le chant, c’est une expérience incroyable ». Alors, qui de vous ira prochainement à l’Opéra ou se mettra au chant ?

Cet article a été co-écrit par Ophélie, Mohammed, Hugo, Mélina, Louise, Jeanne, Imen. Ces sept lycéens, stagiaire à la Ligue pendant 15 jours, ont découvert le service communication de la Fédération. Accompagnés de la responsable du service, ils se sont essayés au métier de journaliste pendant l'après-midi en réalisant ce reportage. Bravo à toutes et tous pour leur implication et leur investissement.