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Des Clics & des Livres : un beau pari réussi !

Du 18 au 22 Octobre 2017, le Festival des Clics et des Livres ouvrait ses portes à près d’un millier d’enfants et leurs familles. La toute première édition d’un festival littéraire et numérique pour la jeunesse organisé par la Ligue de l’enseignement des Bouches-du-Rhône et ses nombreux partenaires !

La Halle Kléber, espace public à ciel ouvert situé dans le 3ème arrondissement de Marseille, d’habitude fermé aux habitants du quartier, ouvrait grand ses portes le temps du Festival, et a repris vie sous les guirlandes de papier multicolore. Dans la rue tout autour, les passants suspendent leur pas, curieux, surpris, et s’arrêtent pour observer le Festival battre son plein au cœur de cet espace qu’ils ont pour habitude de voir vide, fermé. D’immenses banderoles sur les grilles du square affichent « Festival Des Clics et des Livres » en grosses lettres. A l’intérieur, l’espace bouillonne, il prend des allures de fête, sublimé par les décors, les rires d’enfants, le brouhaha des échanges, des découvertes, des inventions. Un lieu que les enfants du quartier et leur famille ont pu se réapproprier le temps du Festival.

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 Des Clics & des Livres : un projet fédérateur

« Des Clics & des Livres, c’est un événement qui a su réunir nos secteurs autour d’un projet fédérateur ». Ainsi Isabelle Dorey, Déléguée Générale de la Ligue de l’enseignement dans les Bouches-du-Rhône, décrit-elle le nouveau Festival créé cette année par l’équipe de sa Fédération.

Inédit, l’évènement a proposé pendant 5 jours différents temps forts :

  • une conférence de lancement autour de la littérature jeunesse arabe
  • trois journées d’ateliers pour les enfants sur les thématiques du livre, du numérique, de la culture et de la citoyenneté
  • une conclusion en beauté avec une randonnée contée citoyenne pour les familles.

Loin d’avoir été créé ex nihilo, ce Festival s’appuie sur une équipe de salariés, de bénévoles et de partenaires engagés qui œuvrent au quotidien sur ces thématiques ainsi que sur des projets qui, progressivement, se sont imposés comme structurants au sein de notre Fédération. Depuis quelques années, nous avons su, briques par briques, construire des actions diversifiées et complémentaires de qualité. Elles ont été réunies au sein de ce Festival, symbole d’un certain aboutissement de nos projets phares : activités autour de la lecture dont Lire et faire lire, développement de la coopération avec nos associations affiliées, Temps d’Activités Périscolaires, et nos nouvelles thématiques : sensibilisation à l’environnement, au numérique et à la solidarité internationale. 

Surtout, ce Festival rend hommage au slogan que nous connaissons tous à présent : « S’associer est une force ! ». Tous les services et les équipements de la Ligue13 ont été acteurs de l’organisation de cet événement. Qu’il s’agisse des animateurs en apprentissage au sein de notre centre de formation ou recrutés sur les Temps périscolaires, des bénévoles de Lire et faire lire, des directeurs de nos centres de loisirs ou encore des volontaires en service civique sur qui nous avons pu compter pour participer à l’animation et à l’organisation des ateliers, chacun a apporté sa pierre à l’édifice. Le service vie associative a profité de la richesse de notre réseau associatif pour proposer à des compagnies de Théâtre de partager leur univers et leurs histoires avec les enfants. Le service Education a mobilisé son réseau d’auteurs et illustrateurs jeunesse, les nouveaux secteurs Solidarité internationale, Environnement et Numérique ont proposé des animations. Le lieu de l’événement lui aussi n’a pas été choisi au hasard : la Halle Kleber est un lieu public à proximité immédiate du centre social Kléber que la Ligue 13 gère et dont l’équipe a participé à l’organisation de l’événement. Enfin, l’USEP13, secteur sportif de la Ligue de l’enseignement13, a organisé et encadré la randonnée contée qui a clôturé le Festival. L’événement fut donc en accord avec notre ADN, dont l’importance a été rappelée dans notre projet fédéral : la transversalité.

Voyager et découvrir : Conférence de Mathilde Chèvre et Walid Taher : la littérature jeunesse comme projet et reflet des sociétés au Liban, en Syrie et en Egypte

conférenceLe Mercredi 18 Octobre, la conférence de Mathilde Chèvre et Walid Taher marquait l’ouverture du Festival, dans une ambiance joyeuse et conviviale. Cette soirée d’inauguration s’est déroulée à l’Alcazar autour d’une conférence sur la littérature jeunesse comme projet et reflet des sociétés au Liban, en Syrie et en Egypte. Un événement en partenariat avec la librairie Histoire de l’Œil et le Cobiac (collectif de bibliothécaires et intervenants en action culturelle), qui ont mis à disposition du public des ouvrages de référence en langue arabe.

Un temps d’échange et d’ouverture, présenté par Suzanne Guilhem, présidente de la Ligue de l’enseignement et Géraldine Masson Martin, coordinatrice du Festival. La conférence s’est ouverte sur une citation de Gandhi, prononcée par la présidente : « Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu’y circule librement la brise que m’apportent les cultures de tous les pays. »

Mathilde Chèvre dirige les éditions Le port a jauni qu’elle a fondées en 2011 à Marseille, illustre et écrit des livres pour enfants. Auteur d’une thèse sur La création arabe en littérature pour la jeunesse depuis 1967, reflet et projet des sociétés (Egypte, Syrie, Liban), elle jouait ce soir-là également le rôle de traductrice auprès de Walid Taher, peintre, illustrateur et caricaturiste égyptien, en résidence artistique au sein de la maison d’éditions.
C’est ensemble qu’ils ont développé une réflexion autour de l’impact de la littérature jeunesse dans le monde arabe, et cherché à savoir comment l’album pour enfants raconte le Monde qui le crée. Walid Taher et Mathilde Chèvre interrogent avec nous ce soir-là le rapport du monde arabe à l’image et les différents enjeux de l’éducation par la littérature et de la transmission culturelle. L’illustrateur évoque l’impact de ses propres expériences sur sa création, sa sensibilité au Monde, ses questionnements intimes, en insistant sur la dimension personnelle mais aussi l’enjeu politique qui coexistent à travers tout travail de création. Le livre, souvent objet de propagande, d’éducation, investi d’enjeux pédagogiques et politiques, est ici questionné.

Walid Taher fait partie de l’avant-garde de la création arabe en littérature pour la jeunesse. Il suit le mouvement qui s’est initié dans les années 1970 sous l’impulsion d’une nouvelle vague d’illustrateurs qui prend position en faveur d’une littérature jeunesse dégagée de tout enjeu pédagogique. Il nous présente des ouvrages qui illustrent la nécessité de raconter le Monde tel qu’il est, tout en développant l’esprit libre et critique du jeune lecteur. Le livre devient, sous sa plume, un moyen de révéler l’humanité à l’enfant, considéré comme un être à part entière, et comme partie intégrante de cette humanité et de son évolution.
Une très belle ouverture thématique pour ce Festival, au cœur des enjeux cultivés par la Ligue de l’enseignement et ses projets !

Les temps forts du Festival, l’ouverture des ateliers aux enfants

Acelem 3A vos crayons, à vos tablettes ! Les trois jours suivants, la Halle Kléber ouvrait ses portes à près d’un millier d’enfants de 5 à 12 ans venus découvrir les seize ateliers proposés dans le cadre du Festival, autour de quatre pôles différents : Littérature, Numérique, Culture et Citoyenneté et Environnement. L’occasion pour les enfants de s’ouvrir à de nouveaux horizons, d’apprendre autrement, travailler autour de thématiques actuelles, découvrir des outils numériques innovants, échanger et créer à travers des temps culturels qui favorisent l’expression, la liberté et l’ouverture.
Le jeudi après-midi, l’espace était réservé à 150 élèves des TAP : les temps d’activités périscolaires encadrés par la Ligue. Les enfants, accompagnés par leurs animateurs, ont profité des ateliers pendant une demi-journée. Le vendredi, nous avons accueilli sur l’ensemble de la journée les groupes scolaires et leurs professeurs, et le samedi, de 13h à 18h, le Festival était ouvert à tous, aux enfants et aux familles ! Habitants du quartier, publics du Centre social Kleber, élèves des écoles alentours ... Tous ont pu passer les portes de la halle.

Par petits groupes et encadrés par toute l’équipe du Festival et de l'association Acelem, les enfants se sont initiés à la photo et la vidéo numérique grâce à l’utilisation de tablettes tactiles. Créer sa propre bande dessinée à l’aide d’une application sur tablette, la mettre en mots et en images en prenant des photos, ou bien inventer en groupe un scénario avec des personnages, des aventures et des dialogues, les mettre en scène et filmer le résultat, ou encore apprendre à programmer un robot pour lui faire suivre un parcours imaginé par les enfants sur Arduino ( un logiciel libre conçu pour initier les enfants dès l’âge de 8 ans à des concepts robotiques) … Une ouverture ludique au cours de laquelle les enfants ont pu se familiariser avec la machine et l’outil numérique.

 

En parallèle à ces activités d’initiation au numérique, le pôle littérature offrait quant à lui des ateliers d’écriture et d’expression plastique animés par des auteurs et illustrateurs enthousiastes. Vous pouviez par exemple découvrir les aventures de l’Ogre au pull avec Marion Brunet, et illustrer votre propre personnage à partir d’une lecture, écrire une liste des « choses que nous voulons qui disparaissent » avec Tristan Koëgel, faire des collages de mots en juxtaposant des morceaux de différents types de textes (livres, journaux, magazines…) avec Raphaële Frier, illustrer des personnages imaginaires en utilisant une technique de dessin automatique avec Catherine Chardonnay, créer votre propre mini livre avec Lisa Lugrin et Clément Xavier, participer à l’élaboration d’une fresque avec Pascale Breysse … Les enfants ont pu libérer leur créativité et leur imagination en compagnie des artistes et de leurs histoires inspirantes. Ils ont pu également profiter d’un coin lecture aménagé par le service "Collectivités et Publics Division Territoires et Publics" des Bibliothèques municipales de Marseille qui pour l'occasion a déployé sa Ideas Box, des stands de la librairie Histoire de l’œil et de l’association Lire c’est partir pour découvrir de nouveaux auteurs ! Mais l’objectif de ces journées était aussi de proposer aux enfants une ouverture culturelle autour de plusieurs temps : Les ateliers philosophiques, animés par l’association Des livres comme des idées où les enfants ont pu se questionner, échanger et développer leur réflexion.

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raphaele Frier

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Ils ont pu également assister à des spectacles des Compagnies Avant-Scène et Le Rouge et le Vert, ainsi que des contes de Claire Pantel ... écouter les histoires d’un Ogre, des rêves, d’une poupée de chiffons, d’un chat qui parle, d’une planète lointaine aux contrées sauvages, aux créatures étranges et sympathiques.…

 

 

 

 

 

 Sensibiliser les enfants aux enjeux de la citoyenneté faisait également partie des objectifs du Festival. La Caravane Citoyenne animait ainsi un atelier autour du jeu de l’oie citoyen, créé par la Ligue de l’enseignement. Les enfants ont pu répondre aux questions de manière ludique et apprendre à connaitre les institutions démocratiques, leur fonctionnement, les enjeux environnementaux, prendre conscience de leur futur rôle de citoyen. L’atelier solidarité internationale proposait quant à lui un jeu de carte interculturel et un atelier de dessin autour du thème « dessine-moi la solidarité ! »

caravane citoyenne BD

dessine moi solidarite

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P1020923 BDEnfin, les enfants ont découvert les ateliers du pôle Environnement, avec Le carnaval des animaux. Dans cet atelier, ils ont abordé le thème de la biodiversité et du tri sélectif tout en s’amusant ! Pour cela, il fallait se prendre au jeu, créer un masque et se mettre dans la peau d’un animal, le tout en musique ! Autour d’eux, des déchets gâchaient le paysage de la jungle, menaçant de détruire leur habitat naturel... Mais les enfants sont partis à la chasse aux bouteilles et emballages, bien décidés à sauver le Monde ! 

« Avec cette approche, les enfants se sentent concernés par la question de l’environnement, et le fait de protéger leur « lieu de vie » sous la forme d’un jeu, de manière ludique et créative les sensibilise beaucoup plus que d’autres approches », nous a confié un professeur.

Les enfants ont pu aussi découvrir l’atelier Le code de navigation et devenir des pirates de la méditerranée le temps d’une journée, monter sur un véritable radeau, et tester leurs connaissances du vocabulaire maritime ainsi que de la faune et de la flore méditerranéenne. A l’abordage moussaillons ! Dans l’atelier le crayon fou, les enfants se sont familiarisés aux termes liés à l’environnement sur le principe du pictionary en faisant deviner à leurs camarades le mot choisi à l’aide de mimes ou de dessins. Enfin, ils ont pu découvrir la vision du Monde en 2000 des enfants des années 1970 sur une vidéo de l’INA, pour ensuite proposer leur propre intuition du Monde en 2050 à travers la question écologique.
Pari réussi pour la Ligue !

carte medQuel programme ! Quel pari … Mais le défi est relevé grâce à la motivation de toute l’équipe et des partenaires ! La demi-journée des TAP, les enfants ont pu profiter de toutes ces activités, sortir du cadre familier de l’école ou du centre social pour prendre part aux propositions du Festival après avoir organisé en amont ces différents temps d’activité avec leurs animateurs.

Et voyager... entre les mots, les cultures, les pays... s’initier... à des outils, des méthodes, s’émerveiller ... Les groupes scolaires ont pu également découvrir ces ateliers et sortir des murs de l’école le temps d’une journée, aborder des thématiques sur un temps alternatif et riche en échanges et en créativité avec leurs professeurs.
Durant les temps d’activité périscolaires et scolaires, les enfants et les familles du quartier, curieux, se pressaient le long des grilles du square à la sortie des écoles pour en savoir plus. Ils repartaient, enthousiastes, avec leur flyer, dans l’attente des promesses de la journée du samedi ouverte à tous. Nous ne pensions pas accueillir autant d’enfants ! Au total, ils étaient un millier à profiter de ces journées !

Le samedi, la halle bouillonnait, tous les ateliers ont eu du succès grâce à un système de parcours ou chaque atelier délivrait son tampon sur une petite carte de bord représentant la Méditerranée, les enfants ont joué le jeu jusqu’au bout : participer à chaque atelier proposé dans le cadre du festival, s’ouvrir à chaque thématique, chaque outil, pour compléter sa carte et obtenir un carton d’invitation et un titre de transport pour la journée du Dimanche. Les auteurs qui animaient les ateliers du pôle littérature étaient ravis de voir les enfants si attentifs, concentrés, et créatifs malgré le brouhaha général et la présence d’ateliers plus « attractifs » comme le radeau ou l’initiation à la robotique. Les enfants exprimaient sur le papier leurs émotions, leurs peurs, leur histoire, sous l’œil bien présent et bienveillant des artistes.
Les habitants du quartier étaient heureux de voir cet espace utilisé, réinvesti pour leurs enfants, pour des temps d’activités et d’animations proposés gratuitement.

« Pourquoi ce n’est pas comme ça tous les week-end ? » m’a demandé un habitant du quartier. « Je n’ai jamais vu ça ! Il faudrait le faire au niveau national ! Et même mondial ! Partout ! »

randoLe Festival s’est achevé sur la randonnée organisée par l’USEP13 (Fédération sportive de la Ligue) et le pôle Environnement au Parc Pastré à Marseille le Dimanche. Au total, 90 personnes (dont 40 adultes et 50 enfants) se sont retrouvées pour une balade de deux heures. Trois groupes de 30 personnes ont ainsi pu effectuer le parcours imaginé par notre équipe, et participer aux activités proposées en chemin ! Au programme : retrouver des lieux photographiés sur le trajet, les pages de l’histoire du Gros lapin disséminées dans les arbres … Après l’effort, le réconfort ! Tout le monde s’est retrouvé à la fin de la randonnée pour partager un pique-nique et prendre part jusqu’à 15h aux différents jeux proposés par l’USEP13 : jeu du parachute, jeux en bois, jeu du Molkky…

Les enfants étaient exaltés, ouvrant la marche, cherchant l’indice, une page suspendue dans les branches. Leurs parents, à l’arrière, heureux, nous confiaient : 

« Vous devriez organiser ça plus souvent … Les enfants sont tellement heureux, vous savez, ils ne font jamais tout ça, moi je n’ai pas le temps… » Tandis que les enfants, surexcités, venaient nous voir à tour de rôle : « C’est quand la prochaine fois ? » ; « On va se revoir ...? »

Oui on espère les revoir, on espère pouvoir leur proposer de nouveaux temps d’activités, d’échange et de liberté, oui, et ça on le leur a dit !

 

Photos : Ligue13 et Acelem