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Vacances

La colo apprenante franco-allemande au Z5 à Istres

Jeudi 18 août, en fin d’après-midi, je me rends au centre de vacances, La Côte Bleu, de La Ligue de l’Enseignement à Sausset-les-Pins, pour rencontrer la vingtaine d’ados dont environ la moitié vient d’Allemagne, à proximité de la ville de Francfort. Les 26 jeunes binationaux, inscrits à cette colo apprenante, ont passé la journée, comme tous les autres jours de la semaine, au complexe sportif le Z5 à Istres. Au menu : football principalement.

Salah, directeur du séjour et son équipe, ont concocté un sympathique programme pour leur dernière soirée passée ensemble : partie de boules, activité nouvelle pour leurs hôtes allemands, puis après le repas une « Boom » suivie d’une partie de plage sous les étoiles.

Cette colo apprenante « internationale» est inédite. Au départ elle avait été proposée aux enfants de l’Hexagone, à l’été 2020, pour les sortir de l’enfermement subi à cause du Covid. Au vu de son succès et encouragée par la DRAJES (Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports) en partenariat avec l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse), Eurocircle et le Z5 d’Istres, la Ligue 13 décide d’ouvrir la colo apprenante à des jeunes allemands et tunisiens. Pour des raisons administratives (problème de visas), les camarades tunisiens n’ont pas pu venir.

Pour Isabelle Dorey, déléguée générale de la Ligue 13, cette colo apprenantes franco-allemande « c’est un formidable terreau de rencontres » autour du sport en l’occurrence. La mixité est une autre donnée importante dans cette colo atypique. Filles et garçons sont logés à la même enseigne et pratiquent les mêmes activités durant tout le séjour.

Côté français, les jeunes retenus pour profiter de ces vacances exceptionnelles, pour certains ce sont les premières, viennent de tous les quartiers de Marseille grâce à la mobilisation des structures sociales que gère La Ligue 13 (MPT, CS) et aux associations partenaires souligne Laetitia Alcaraz, responsable du Service loisirs éducatifs à La Ligue 13. Les jeunes allemands ont pu profiter de ce séjour sportif, propice à l’échange culturel, grâce à l’association « Sportjugend » qui a une certaine habitude d’organiser des échanges interculturels et sportifs à l’échelle européenne.

Johanna, accompagnatrice et traductrice allemande, a été marquée, dès le début du séjour, par le brassage culturel chez les jeunes français et ajoute : « on a beaucoup appris l’un de l’autre. »

Afin de faciliter la communication entre les allemands et les français, l’équipe responsable de la colo a imaginé un « tableau polyglotte » sur lequel les jeunes pouvaient écrire des mots, des phrases dans les deux langues, leur permettant ainsi une meilleure compréhension linguistique. Salah et son équipe ont aussi organisé un quiz (élaboré par les ados) de culture générale à propos des deux pays.

Les jeunes français ont profité de ce séjour pour expliquer à leurs invités allemands leur « côté cosmopolite », leurs origines, en lien direct avec ce que fut la France à l’époque coloniale. Ce moment d’échange a particulièrement touché Salah.

Mais revenons au football, activité pour laquelle les jeunes ont choisi cette colo, Sohyb avance que les allemands « vont plus chercher le jeu alors que nous, on dribble un peu plus ». Et Sabrina d’ajouter sur le même sujet : « Quand ils perdaient un match, ils n’étaient pas énervés. Nous on était un peu en colère ».

Parmi les autres différences relevées par Sabrina, qui a pu bien communiquer avec ses camarades allemands grâce à sa maitrise de l’anglais et de l’allemand appris au Lycée : la nourriture. « Ils mangent beaucoup comparé à nous. Le matin ils mangent des saucisses et nous c’est plus sucré ! » dit-elle en souriant.

A propos du rythme de vie à la colo, Sohyb note une différence avec ses copains allemands : « Nous on dort un peu plus tard, eux un peu plus tôt. Ils se lèvent à 7h alors que nous vers 9h ».

Joschi, originaire de Francfort, a noté « qu’ici c’est très relaxe par rapport à l’Allemagne » mais « on mange beaucoup moins que chez nous le matin » dit-il en souriant. Leur boisson préférée pendant le séjour a été l’eau minérale qui leur rappeler la « maison ». L’eau du robinet, ici, a un goût de chlore trop prononcé selon eux.

Salah a relevé qu’ils sont très au point sur tout ce qui touche le bio.

Mais la meilleure conclusion, qui traduit la réussite de cette rencontre entre ados allemands et français, ici, sur les rivages de la méditerranée, est donnée par Sabrina : «Avant qu’ils viennent (les allemands) j’avais dans ma tête des grands blonds aux yeux bleus, méchants, froids… » mais constate-t-elle « Il y a des bruns, ils ont un cœur blanc, ils sont gentils, ils rient, font des blagues…et moi je n’avais pas imaginé ça ! ».

Pour Isabelle Dorey, cette « expérimentation » est d’ores et déjà un succès et laisse augurer d’autres colos apprenantes de ce type avec la prochaine fois, on peut l’imaginer, un séjour des ados français en Allemagne.

Article de David HACCOUN
Reporter pour le service communication