Skip to main content

Culture

Une 5e édition réussie pour le festival Des Clics et des Livres

Cette année encore, c’est la Maison départementale de Provence de la Jeunesse et des Sports de Marseille qui nous a ouvert ses portes pour accueillir la 5ème édition du festival organisée par la Ligue de l'enseignement- Fédération des Bouches-du-Rhône. Le festival s'est déroulé du 21 au 24 septembre 2022. La journée de mercredi fut dédiée aux accueils collectifs de mineurs et centres sociaux. Nous avons accueilli ensuite des établissements scolaires jeudi et vendredi. Enfin, le weekend, le festival était ouvert à tous. Le festival était constitué de 4 pôles : le pôle numérique, le pôle littérature, le pôle environnement et le pôle citoyenneté. Des auteurs et illustrateurs jeunesse ont une fois de plus répondu à l'appel pour proposer des ateliers adaptés à tous. En plus de cette programmation, les enfants ont pu assister à différents spectacle et participer le samedi à une randonnée urbaine. 

Top départ : premier jour de festival
Mercredi, nos premiers festivaliers sont arrivés de bonne heure pour venir rencontrer les auteurs de littérature jeunesse et participer aux ateliers. Depuis quelques années, la première journée de cet événement est réservée aux accueils collectifs de mineurs et aux centres sociaux. Il est 9h30 quand le premier groupe d’enfants de la MPT Bompard arrive. Accompagnés de leurs animateurs et guidés par les organisateurs de l’événement, les enfants entrent dans l’univers du Festival. Pour la 5e édition, une toute nouvelle scénographie a été imaginé avec de nombreux objets de récupération. Ainsi, lorsque l’on passe la porte de la Maison de Provence de la Jeunesse et des Sports, les yeux se lèvent vers le plafond. Des méduses laissent trainer leurs longs tentacules de papier crépon ; des ampoules usagées aux milles couleurs semblent flotter dans les airs. Un peu plus loin, ce sont des cigales en origami qui doucement se balancent au gré des courants d’air alors que les piliers de la salle sont recouverts de lierre. Nous y sommes, l’ambiance nous enveloppe et nous plongeons dans l’univers de Des Clics. Sur notre gauche des ateliers sur le thème de l’environnement attendent que l’on vienne les découvrir. Un peu plus loin, on observe de nombreux appareils électroniques installés au sol et sur des tables : c’est le pôle numérique. En continuant le tour de la salle, nous arrivons aux ateliers sur la citoyenneté, nous passons devant un escape game et nous terminons par les auteurs de littérature jeunesse. Pour cette première journée, ils sont cinq à avoir répondu présents à l’appel : Juliette Iturralde, Clément Baloup, Renaud Perrin, Iris Pouy et Flo Kanban. Chacun d’entre eux a concocté un atelier autour d’un de leur ouvrage. Les groupes d’enfants s’installent et très vite, c’est l’effervescence ! On sort des pinceaux, on crayonne sur du canson, on programme un robot... Les enfants sont concentrés. Certains créés des personnages avec de vieux objets pendant que d’autres écoutent une histoire. Chaque groupe participe à deux ateliers. Chaque atelier dure 45 minutes et s’inscrit dans un parcours thématique : Littérature/environnement, numérique/environnement, littérature/citoyenneté, numérique/citoyenneté. Les 45 minutes écoulées, les groupes changent d'atelier.

En parallèle, un spectacle (Les petites bêtes) se déroule à la Médiathèque Salim Hatubou dans le 15e arrondissement de Marseille. Claire Pantel a concocté au plus petits un spectacle de kamishibaï. “Kescekecé ?” me diriez-vous. Kamishibaï signifie littéralement : « théâtre de papier ». C’est une technique de contage d’origine japonaise basée sur des images qui défilent dans un butaï (théâtre en bois). En ouvrant les volets du butaï le jeune public découvre les illustrations tandis que Claire leur narre les histoires de petits insectes. En faisant défiler les planches les unes après les autres, elle laisse les spectateurs participer à l’histoire afin d’aider ses protagonistes à avancer dans leurs aventures.

Deuxième et troisième jour de festival
Le jeudi et le vendredi, ce sont les scolaires qui nous ont rendu visite. La créativité est au rendez-vous à l’herbier philosophe, atelier du pôle environnement du festival, où les enfants découvrent la peinture DIY : do it yourself, ou fais-le-toi-même en français. Une recette très simple à base d’eau, d’argile blanche et de colorant naturel comme la betterave, qu’ils pourront facilement reproduire chez eux. Grâce au livre « L’herbier philosophe » (de Agnès Domergue, auteure et Cécile Hudrisier, illustratrice), ouvrage éponyme de l’atelier, les enfants découvrent de nouvelles espèces de fleurs et peuvent ensuite peindre celle de leur choix. On peut noter le succès du Souci, régulièrement choisi comme modèle. Pour finir l’atelier, une petite activité d’écriture créative est mise en place : chaque enfant écrit une phrase en rapport avec la fleur peinte. Parmi les productions écrites, on peut citer notamment : « la fleur est tombée et a un petit souci » et « la belle de nuit brille dans le jardin comme les étoiles dans le ciel ». À l’atelier de Juliette Iturralde, illustratrice, avec les 4 couleurs de son album « ou bien », on associe un dessin et du papier découpé pour représenter plusieurs personnages. Cet atelier fait travailler l'imagination. De son côté, Flo kanban, illustratrice jeunesse (album Petit Renard Bleu veut décrocher la lune) nous apprend la technique de la peinture au couteau et nous montre les différentes textures possibles de cette dernière. Au centre de la MPJS, il y a une toute petite cour qui abrite un atelier manuel. Des T-shirts usagés sont disposés un peu partout sur les tables. D’étranges planches de bois sont transpercées de clous. Grâce à ces gabarits les enfants confectionnent des « tawashi ». Cet objet d’un style populaire au Japon est une brosse à récurer que l’on peut fabriquer facilement à partir de matériaux recyclés. En parlant de recyclage, un autre atelier utiliser de vieux objets : Machin, bidul et chouette ! Sur une feuille de papier colorée, enfants disposent méthodiquement de vieux objets. Disposés sur une grande table, on trouve dans un véritable capharnaüm : ampoules usagées, vieux outils, écrous rouillés, boulons cassés… A travers l’œuvre de Christian Voltz, les enfants créent et illustrent les aventures de machin bidule et chouette : les 3 camarades fait de bric et de broc. Monopoly, jeu de l’oie, nous connaissons tous ces jeux de société, de véritables classiques du divertissement. Le ro-boat reprend ce modèle en y ajoutant un twist robotique qui satisfera tous les âges. Loin du petit plateau sur table, c’est sur une grande carte posée au sol que se passe le jeu. La petite particularité de cette dernière ? Il s’agit d’une carte au trésor, prenant place au Vieux Port ! Le but est bien sûr d’être le premier à atteindre le trésor et pour cela, à la place de pions classiques, ce sont des robots à roulettes que les enfants utilisent. En appuyant sur les boutons au dos des robots, ils peuvent programmer leur itinéraire, de quoi développer leur sens de la stratégie.


« Programmer, c’est comme faire des crêpes »


C’est ce qui a été dit à l’atelier Programm’Action, et non, ce n’était pas juste une blague pour détendre l’atmosphère. Pour familiariser les enfants à la programmation, un jeu par équipe leur a été proposé : un algorithme dont les étapes doivent être remises dans le bon ordre. Sur quoi portait cet algorithme ? Vous l’aurez compris, sur une recette de crêpes. On pouvait lire sur les étapes des phrases comme « mélanger » ou « ajouter les œufs », permettant aux enfants de comprendre rapidement la structure d’un algorithme. Une méthode ludique immédiatement mise en pratique : sur une tablette, les enfants ont dû guider un petit robot vers sa destination en programmant son chemin, qui devenait de plus en plus complexe au fur et à mesure de la partie.
A l’atelier « Contez sur moi » les enfants s’essayent au bruitage ! Entre imitations d’animaux, bruits de la forêt et l’utilisation d’un xylophone, ils ont l’embarras du choix pour donner un fond sonore au livre « Le renard qui n’avait plus toute sa tête ». Ils peuvent ensuite écouter la version qu’ils ont produite en tant que jeunes bruiteurs en herbe ; voilà une belle expérience radio qu’ils n’oublieront pas de sitôt.

Les Histoires du père barette, c’est le spectacle qui a eu lieu au Cri du Port le jeudi. C’est un spectacle à travers lequel on redécouvre en musique une série de contes populaires, d’Afrique, d’Europe, de Russie et d’Asie. Alexandre Barette met ses expériences de comédien et musicien au service de ce spectacle sensible, drôle et interactif. Il se transforme en véritable homme-orchestre pour illustrer, accompagner, imaginer et amplifier les émotions des histoires qui font grandir, qui font voyager, qui font rêver…Ce spectacle permet de découvrir une vingtaine d’instruments : 3 saxophones, trombone, 3 flûtes, clavier, senza, pad, 10 percussions… Le choix des instruments, le son et l’interprétation font voyager à travers les continents. Des sons d’ambiances naturels sont également diffusés pour planter un décor et ainsi laisser l’imagination prendre le relais. Les compositions musicales habillent de sons et colorent d’images mentales les histoires que les enfants de tous âges garderont en mémoire pour longtemps.
Le vendredi, place au théâtre d’objets avec la compagnie tac tac. C’est sur un tabouret que l’artiste dépose une valise. Dans cette valise, il y verse du sable et sur ce sable il y dispose un camion : nous voilà en plein milieu du désert ! Théâtre d’objet : mode d’emploi, plonge le spectateur aux portes de l’imaginaire et on voyage au sommet du Mont-blanc du haut d’un tabouret de cuisine !

Quatrième jour de festival 
Il est 9h00 et nous sommes déjà samedi ! La randonnée urbaine est une première pour le festival. Elle démarrera de la MPJS et aura pour objectif de faire découvrir quelques lieux clefs de la ville aux enfants. Les premiers randonneurs arrivent et on leur remet un petit livret. En lisant les premières lignes, les enfants découvrent que Monsieur USEP (la mascotte crayon) a perdu son amie la baleine. Il demande aux enfants de l’aider à la retrouver ! Grâce à leur livret, les enfants résolvent des énigmes et en apprennent un peu plus sur les lieux dans lesquels ils se trouvent. En 6 étapes ils découvrent tour à tour : l’ombrière du vieux port, l’opéra, le musée de la marine… Un passage par la librairie l’odeur du temps sera l’occasion de découvrir l’ouvrage : les protecteurs de l’eau de Carole Lindstrom. Le tour s’achève ave un retour à la MPJS et la fin des énigmes. Ça y est les enfants ont réussi à trouver la baleine ! Il leur faudra un dernier petit effort : redonner à ce joli mammifère toutes ces couleurs avec un coloriage. L’après-midi, les ateliers sont en libre accès pour celle et ceux qui le souhaitent. Non loin de l’entrée, un nouvel espace s’est discrètement installé : il est dédié à la petite enfance. Un dédale de tapis confortables, des coussins moelleux sont disponibles pour accueillir les tous petits. Seul ou avec l'adulte, l'enfant rencontre le livre, en le mettant à la bouche, en le touchant et en le regardant. En tant qu’enfant je partage un moment avec ma famille, on me parle de mes émotions. Les livres faits pour moi : histoires courtes ; livres sonores ; imagiers ; livres de bain ; livres en tissus... Les écrans font partis de notre quotidien. Il peut être difficile de les éviter totalement. L'important est de permettre des moments de partage, de communication et d'échange que ce soit autour d'un livre ou d'un écran. 

Le spectacle de clôture du festival s’est déroulé à la MPJS le samedi à 16h30. Interprété par la compagnie la Roulotte, c’est l’histoire d’Elmer, l’éléphant multicolore que les familles découvrent. Bien installés sur leurs coussins ou tabourets, le parterre de spectateur est attentif. Elmer est différent, Elmer est bariolé, Elmer est unique, Elmer est un éléphant plein de joie et d'humour ! Et pourtant, Elmer voudrait ressembler aux autres éléphants et passer inaperçu. Au fil de l’histoire, petits et grands découvrent avec lui que sa différence, loin d’être une faiblesse, est une force, et sa joie de vivre, un rayon de soleil !
La 5e édition s’est terminée le samedi pour cause de météo capricieuse. La randonnée contée du dimanche a dû être annulé.

Article collaboratif : Inès BOUHOUCHE, volontaire pour la vie associative ; Anastasia ROBIN, bénévole ; Izzedeen ABUQUAIS, bénévole ; Émilie DESCAMP, bénévole; Auréline MONTICONE, service communication; Louis TORD, service communication