Actualités
Diagnostic territorial
Le diagnostic établi a été commandé par la cité éducative et a été réalisé par la Ligue de l’enseignement avec l’objectif de dresser un état des lieux de l’accès à la lecture et aux livres sur le territoire des quartiers nord de Marseille.
Diagnostic Territorial - La place du livre et de la lecture Cité éducative Nord Marseille
Le territoire concerné par ce diagnostic rassemble les quartiers de La Castellane, la Bricarde, Plan d’Aou, Saint-Antoine, Saint André et Notre Dame Limite et compte 22 038 Habitants. Démographiquement, il s’agit d’une population pauvre dont le revenu médian est de 963 euros soit 520 euros de moins que le revenu médian de la commune ; c’est donc 55% de la population qui vit sous le seuil pauvreté sur ce territoire. Ils’agit également d’une population jeune, 45% de cette population a moins de 25 ans, d’où l’intérêt évident,de focaliser les réflexions et les actions mises en place à destination de ce public.
Les quartiers sont cloisonnés, la vie se construit et se concentre autour du quartier, et la mobilité y est difficile notamment dû à une desserte de transport non adaptée et un sentiment d’insécurité à se déplacer sur des axes
animés par du trafic de drogues et parfois de la violence. En ce sens, une modification du territoire a été amorcée,avec une transformation des infrastructures et de l’espace, mais aussi de nouveaux acteurs pour permettre de
repenser la dynamique de quartier, de favoriser les échanges et de permettre un maillage plus important de la,culture sur le territoire. Le livre et l’accès à la culture au sens large, paraissent d’autant plus essentiel, car ils représentent une ouverture sur le monde pour ces quartiers enclavés territorialement. La lecture est un moyen d’émancipation et de construction de la pensée autonome et elle représente également un outil d’insertion pour qui en bénéficie, elle est donc primordiale. L’état des lieux effectués autour du livre et de la lecture met en lumière plusieurs choses :
- Les bibliothèques, elles sont présentes sur le territoire avec la bibliothèque de St André et la nouvelle médiathèque Salim Hatubou au coeur du Plan d’Aou. Cette dernière a été pensé pour mettre en avant des collections variées et
accessibles pour tous. Les deux bibliothèques proposent un accès au numérique, des ateliers de découverte et nombre d’actions visant à répondre aux besoins des populations et à rendre accessible le livre.
- Les crèches, assez peu dotés en livre et avec un budget faiblement attribué, souffrent également d’un manque de formation des personnels sur ces questions-là. Elles développent cependant des partenariats avec les bibliothèques
de proximité pour y remédier.
- Les BCD et les CDI, disposent de livres mais souvent avec une collection vieillissante. Les CDI sont investis par les professeurs documentalistes à contrario des BCD dont l’espace est assez peu exploité et dont les livres trouvent plus
leur place au coeur des classes. Il y a un besoin de réinvestissement de l’espace et de renouvellement de l’offre de lecture.
- Les centres sociaux, espace intergénérationnel du quartier, la place du livre y est importante et un outil de proximité. La lecture peut y être plaisir ou venir consolider les apprentissages. L’offre est parfois également vieillissante et mériterait de la diversification et les personnels de formation.
- Les bibliothèques mobiles, Bibliobus, hors les murs, ideas box… offrent un service de proximité plus accessible avec un lien particulier et un choix diversifié de livres.
- Les associations et acteurs au service du livre, Acelem, 3,2,1 , Ligue de l’enseignement, Ancrages… ActeursAcelem, 3,2,1 , Ligue de l’enseignement, Ancrages… Acteursindispensables et porteurs de projets ils permettent de rendre un peu plus accessible la culture grâce à des festivals,« Oh les beaux jours» par exemple, les «Idéas Box», le dispositif «Lire et faire lire» et d’autres. Ils manquent cependantparfois de financement pour mettre en oeuvre des projets.
Le constat est le suivant : Le territoire de la cité éducative n’est pas dépourvu de livres et d’espaces où il est présent, en revanche les freins pour que les populations s’en saisisse et en bénéficie de manière optimale sont nombreux.
Parmi eux on compte : Des freins physiques, liés au territoire, comme la situation géographique, les limites des transports en commun, l’insécurité qui rend les déplacements autonomes compliqués et le manque de signalétique ;
des freins sociaux comme la croyance des populations à ne pas être légitime, la valorisation d’une culture dites classique institutionnelle par rapport aux cultures dites populaires, des personnels encadrants pas ou peu formés ;
Des freins matériels, comme une offre de livres proposés peu diversifiée et vieillissante et un budget alloué aux questions du livre et de la médiation autour du livre trop insuffisant.
La question se pose alors de, comment faire en sorte que le livre ne se limite pas à une présence simple mais bien être un objet pour tous et accessible à tous pour répondre aux besoins de chacun. Les pistes explorées pour lever
ces freins se veulent concrètes et réalisables, il ne s’agit pas de trouver des solutions idéalistes et inatteignables mais bien de proposer des perspectives à mettre en oeuvre avec un travail commun. Ces perspectives se rassemblent
autour de plusieurs notions :
- Renforcer : La présence du livre dès le plus jeune âge, renforcer l’offre culturelle, les évènements transversaux et la présence dans les extérieurs.
- Aménager : aménager des chemins urbains, mettre en place des pédibus plus sécurisant et signaler les lieux culturels.
- Mobiliser : Les habitants en les impliquant directement dans des ateliers de concertation, mobiliser les acteurs en communiquant de manière efficace et en créant une dynamique commune, mobiliser du temps spécifique destiné à
la médiation culturelle.
- Former : Les personnels aux pratiques du livres et à l’accompagnement des publics
- Financer : Obtenir des subventions spécifiques et adaptées aux besoins, diversifier l’offre de livre et promouvoir la culture pour tous, ouvrir des postes de médiateur culturel pour répondre pertinemment à la demande.
La synthèse ci-dessus permet d’aborder de manière pragmatique les éléments que met en lumière le diagnostic. Le but étant d’en extraire l’essentiel et de permettre une compréhension rapide et claire des enjeux pour lesquels
il a été établi. Néanmoins, pour bien en saisir tous les aspects et approfondir il parait important de souligner qu’audelà du caractère descriptif et analytique que propose le diagnostic, l’objectif premier se trouve dans la recherche
de solutions. Solutions pour améliorer les pratiques, pour soutenir les approches existantes ou les renouveler, en somme proposer des perspectives concrètes et adaptées. Vous les trouverez donc exposées en troisième partie de
ce diagnostic.