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Solidarite internationale

Ateliers participatifs pour les candidat·es du projet Tae'thir

Le projet Tae'thir *, signifiant « influence » en arabe, vise à promouvoir la culture des droits humains dans la région méditerranéenne à travers les pratiques numériques et artistiques des jeunes.  Un appel à candidatures lancé fin 2023 a permis de sélectionner 20 participant·es : des jeunes artistes et créateur·rices de contenu numérique, âgé·es de 22 à 33 ans, originaires des dix pays méditerranéens suivants : Algérie, Égypte, France, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie et Turquie 

Le premier cycle du projet Tae’thir s’étend de février 2024 à octobre 2025, se clôturant par la présentation d’œuvres et de productions numériques à Marseille en marge du Festival les Instant Video 2025.

Dans le cadre du programme, sont prévus des ateliers en ligne avec des intervenant·es sur les droits humains et précisément sur les thématiques de la critique, de la censure et du patriarcat. Les participant·es bénéficient également d’un mentorat, à savoir un soutien dédié pour la réalisation de leur dossier artistique/numérique final en vue de la production et diffusion de leur œuvre. 

Un stage de rencontres pluri-acteur·rice·s a été organisé à Marseille du 18 au 25 octobre 2024. Stage qui était l’occasion pour les participant·es de se rencontrer et d’échanger sur leurs travaux. Le stage a été organisé pendant la 37ème édition du festival des Instants Vidéos Numériques et Poétiques, un des membres du consortium Tae’thir, porté sur la thématique ‘’De quoi vit l’humain’’, question posée lors de l’appel à candidature aux participant·es. 

Cette semaine a été l’occasion d’échanger et collaborer sur des sujets d’importance culturelle et sociale. Par le biais d’ateliers participatifs et de productions audiovisuelles, ces artistes ont non seulement développé leurs compétences créatives, mais ont aussi eu l'opportunité de réfléchir collectivement aux défis sociopolitiques communs dans la région méditerranéenne. Ce programme, dans un contexte de rétrécissement des libertés, vise à lutter contre les fractures actuelles en mettant en lien des artistes, créateur·rice·s de contenus numériques, des organisations de la société civile et des personnes aux compétences diversifiées. Il encourage une dynamique commune et renforce les capacités par le biais d’échanges entre pairs.

Retour sur quelques moments passés avec les 18 participant·es pendant leur semaine à Marseille.

Projection à l’Université Aix-Marseille

Le samedi après-midi, les participant·es ont rencontré des étudiant·es en Master Ecritures documentaires pour produire ensemble des courts-métrages. Répartis en trois groupes, iels ont choisi les thèmes de leurs documentaires, puis disposaient de trois jours pour le montage audio et vidéo avant la projection prévue le mercredi.

Les participant·es se sont retrouvé·es au département « Turbulence » de la Faculté d’Aix-Marseille, un centre dédié à la recherche en arts et en médiation culturelle au niveau master et doctorat, pour projeter leurs créations. Pour faciliter les échanges, des casques de traduction étaient à disposition. La séance a débuté par une présentation brève du projet.

Premier court-métrage : Street Art à Marseille

Le premier groupe a présenté un documentaire sur les graffitis et tags présents dans les toilettes de lieux publics comme les bars, les lieux culturels et l’université. Le but de ce court-métrage était de donner vie à ces tags et de raconter une histoire grâce à une « voix off » au ton ironique, qui a permis de souligner subtilement la dimension politique de ces œuvres. Depuis de nombreuses années, le street art fait partie du paysage urbain de la Cité Phocéenne, offrant ainsi aux participant·es de Tae'thir un aperçu unique de l’art de rue marseillais.

Deuxième court-métrage : Le quartier de la Joliette, symbole du nouveau Marseille

Le second documentaire mettait en lumière l’architecture singulière du quartier de la Joliette, où se mêlent bâtiments anciens et constructions modernes. Situé stratégiquement entre le front de mer, le Vieux-Port, le Panier, les Terrasses du Port et le Mucem, ce quartier incarne une harmonie entre architecture contemporaine et paysage méditerranéen, un point commun avec les étudiants et participant·es du projet, tous issus de pays méditerranéens. Le troisième film n’a pas pu être produit en raison d’un désaccord entre les étudiant·es et les participant·es Tae’thir autour de la sensibilité politique du sujet choisi.

Atelier liens entre les pratiques artistiques collectives et militantisme 

L’après-midi, les participant·es se sont rendus à la Friche de la Belle de Mai, dans les locaux des Instants Vidéos, où iels ont assisté à une intervention de Flora Fettah, curatrice, critique d’art et chercheuse indépendante. Elle explore les contextes politiques et sociaux par divers formats, allant des expositions aux projets éditoriaux, en passant par des ateliers de mise en commun et de dialogue.

Répartis en petits groupes, les participant·es ont réfléchi ensemble aux questions posées par Flora, afin de trouver des points communs entre leurs projets individuels, souvent axés sur la dénonciation des discriminations, la censure politique et les violences faites aux femmes. La session s’est conclue par une table ronde où chacun·e a pu partager ses réflexions sur ces thématiques.

L'annonce des projets qui bénéficieront du soutien financier à la production est prévue en novembre 2024. Des temps de présentation des œuvres et productions numériques au grand public en France et dans plusieurs pays méditerranéens sont prévus en 2025.

*Ce projet, d'une durée de trois ans, est porté par le Réseau Euromed France (REF), l'Institut du Caire pour les études des droits de l’Homme (CIHRS), les Instants vidéo numériques et poétiques, et la Ligue de l'enseignement des Bouches-du-Rhône. Il bénéficie du soutien financier de l'Agence française de développement (AFD), de la Délégation interministérielle à la Méditerranée (Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères) ainsi que de la Fondation de France.

Article rédigé par Judith.L, alternante au sein du service communication


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